En cette dernière vie de classe précédant les vacances, un temps de réflexion sur l’Avent et la fête de la Nativité est proposé à nos élèves. Un brainstorming sur Noël, une lecture et une réflexion sur le texte de G. Gilbert ponctuent ce moment:
« Si tu ne penses d’abord qu’à lorgner les vitrines pour savoir ce que tu vas acheter
pour tes gosses, alors Noël c’est râpé. Si tu succombes au désir de tes mômes qui
veulent une voiture de police, une mitraillette en plastique et la panoplie complète
du para, Noël c’est râpé. Si tu as déjà acheté le Petit Jésus en sucre et ses parents
en chocolat sans oublier un seul de ses bestiaux en caramel de la crèche, Noël
c’est râpé. Si tu commences à dresser la liste des gens à inviter en prenant soin
d’exclure les chiants, les emmerdeurs, ceux et celles qui vont troubler la fête
tranquille, Noël c’est râpé. Si tu ne prends pas le temps de méditer durant cet Avent
le merveilleux mystère de la nuit de Noël, la pauvreté de l’enfant Jésus, le
dénuement absolu des immigrés qui sont ses parents, Noël c’est râpé.
Mais si tu lorgnes déjà le jeune couple de chômeur de ton immeuble qui, sans toi
fêterait cette nuit-là dans un peu plus de détresse et de solitude, alors Noël c’est
gagné ! Si tu n’attends pas pour dire à l’ancienne qui vit seule, un mois à l’avance
qu’elle sera ton invitée pour qu’elle savoure d’avance durant un mois ces quelques
heures où elle sera reine alors Noël c’est gagné ! Si tu prends la peine de réfléchir
à ce mystère d’amour et de pauvreté qui, au cours des âges, a été défloré, foulé au
pied et travesti en fête égoïste, fête de beuverie et de gueuleton alors Noël c’est
gagné ! Si tu continues dans l’année qui vient à vivre ce mystère en pensant que le
partage ce n’est pas seulement l’affaire d’une nuit alors Noël illuminera toute ton
année. Ainsi-soit-il. »